Comme chaque année, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF), a publié son classement de la liberté de la presse. La France a gagné quelques places au classement, passant de la 34ᵉ à la 26ᵉ place (sur 180). Un rang encore insuffisant puisque plusieurs points sont encore à améliorer dans le pays concernant les conditions de travail des journalistes.
Des efforts ont été faits depuis l’année dernière. RSF note que le paysage médiatique français est très fourni, favorisant le choix de l’information et la liberté de la ligne éditoriale. Cependant, selon l’ONG, la montée en puissance et les pressions de Vincent Bolloré (ancien président du groupe Canal+), pourraient conduire à bouleverser le secteur en réduisant le nombre de propriétaires de médias et ainsi la diversité des lignes éditoriales.
Un système public libre
Avec un mélange de systèmes privés et publics, le fonctionnement médiatique français reste l’un des plus démocratiques au monde. Bien qu’appartenant à l’État, les médias publics sont libres de parler librement et de demander des comptes à la classe politique française. Néanmoins, RSF note que l’emprise des relations publiques et de la communication est malheureusement de plus en plus intense dans le pays.
Une défiance de la population
Ce n’est un secret pour personne, journaliste fait partie des professions les plus détestées par la population française. RSF rapporte que les cas d’agressions de journalistes dans les manifestations ont été nombreux en 2021, notamment lors des rassemblements contre les mesures sanitaires liées à la Covid-19. De plus, plusieurs agressions en ligne et physiques par des mouvances d’extrême droite, d’extrême gauche, ou islamistes, ont été recensées. Plusieurs journalistes bénéficient également de la protection de police en raison de la menace de la part des terroristes islamistes qui ont massacré une partie de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en 2015.
Des violences policières envers la presse
C’est l’un des derniers points soulevés par RSF. Selon l’ONG, même si le nombre de cas de violences policières envers des journalistes est en baisse par rapport aux années précédentes, ce dernier reste anormalement haut pour un pays comme la France.
Encore des progrès à réaliser
Si la France est l’un des pays les plus sûrs pour exercer le métier de journaliste, de nombreux progrès doivent encore être faits, selon Reporters Sans Frontières. Il suffit de regarder le classement de l’ONG pour se rendre compte qu’il y a encore du chemin à parcourir pour une liberté “totale” de la presse sur le territoire français. D’après l’ONG, des pays comme le Costa-Rica (8ᵉ), la Jamaïque (12ᵉ), le Timor-Oriental (17ᵉ) ou encore la Namibie (18ᵉ), sont pour le moment de meilleurs élèves que la France en matière de libertés de la presse.