Le Stadium Racing Colmar accueillait les corses de l’AS Furiani-Agliani pour le compte de la 4ème journée du championnat de national 2. Un adversaire ô combien éloigné géographiquement dans un groupe de globetrotter composé d’équipes corses, parisiennes et mêmes nordistes ! Mais l’essentiel était ailleurs pour cette rencontre puisque les hommes de Bey forts de deux victoires consécutives face à Saint-Maur puis à Sainte-Geneviève avaient la ferme intention de démarrer une série significative. Bousculés en première mi-temps, les verts ont su réagir suite à l’exclusion de Yebra mais s’inclinent pour la première fois de la saison à domicile sur la plus petite des marges.
Colmar bousculé dans un premier acte disputé !
De round d’observation il n’était pas question dans un début de match au rythme plus que soutenu durant lequel alsaciens et corses affichaient clairement des velléités offensives et une volonté de pressing haut et engagé. Les verts qui allaient d’emblée trouver un corner consécutif à un petit numéro de Stoltz le long de la ligne (2ème) puis se créer une belle situation par un centre tir de Gherardi bien stoppé par Vanni (7ème) allaient ensuite progressivement manquer de créativité dans la construction bien gênés par des Bastiais solides et entreprenants. Si les corses n’allaient pas se créer d’occasion franche, ils prenaient régulièrement le dessus sur des locaux en difficulté tactiquement. Car articulés autour de leur 523 habituel, les verts se trouvaient régulièrement en infériorité numérique en particulier au milieu quand le duo Grimm-Yebra devait faire face à un trio mobile et performant d’un 352 corse parfaitement rôdé.
Les coéquipiers de Grimm arrivaient néanmoins à bousculer les homologues, en particulier lorsqu’ils enchainaient combinaison excentrée puis percussion dans l’axe, secteur de jeu plutôt friable du côté de l’ASF, mais se trouvaient systématiquement mis en difficulté à la perte de balle grâce à un forte capacité de transition des hommes de Videira qui exploitaient à merveille le déséquilibre causé par leurs systèmes respectifs. Mais si Colmar arrivait à contenir les contres adverses hormis sur un déboulé de Daoudou dont le centre au cordeau était dégagé in extremis par Meyer (21ème), c’est surtout sur coup de pied arrêté que Furiani mettait le plus souvent les verts en difficulté par des combinaisons savamment travaillées.
Calderirinha (22ème) faisait passer le premier frisson aux quelques 800 supporters colmarien mais sa frappe des 18 mètres consécutive à une remarquable combinaison sur corner trouvait le dos de Baka au point de pénalty. C’était ensuite au tour de Daoudou de bénéficier d’un nouveau mouvement sur corner mais sa tête trop peu appuyée n’inquiétait pas Seyer (30ème). Bousculés dans le jeu, les colmariens ne se démobilisaient pas pour autant et allaient tout de même se projeter régulièrement dans le camp adverse mais encore une fois trop souvent peu inspirés dans la dernière passe pour inquiéter réellement le jeune Vanni.
Réduits à 10 et mal payés.
Si le premier acte démarrait fort, que dire du second puisqu’il ne fallait attendre que 2 petites minutes pour que Daoudou, lancé en profondeur, se présente absolument seul face à Seyer qui sortait parfaitement dans les pieds de l’attaquant corse (47ème). Une seconde mi-temps qui prenait des allures de cauchemars pour les colmariens quand Yebra était sévèrement expulsé pour un tacle régulier qui finissait malencontreusement sur la cheville de Cinquini. Le jeune milieu colmarien qui avait pourtant récupéré le ballon se voyait indiquer la porte de sortie par M. Llewellyn, peut-être un peu trop rapidement puisque son assistant à quelques mètres de l’action avait probablement une autre vision de la situation. Colmar réduit à 10 qui paradoxalement allait se ragaillardir, porté par un sentiment d’injustice.
Plus compact et plus tranchant, le bloc colmarien allait se créer la plus belle occasion de la rencontre par Stoltz, mais sa frappe dans la surface de réparation était magistralement repoussée par Vanni, le jeune gardien corse formé à l’Olympique de Marseille (60ème). Solidaires et concentrés, les verts ne subissaient pas leur infériorité et ne laissaient que peu d’espaces à des bastiais qui se montraient nettement moins incisifs. Mais c’est dans une période ou le Stadium était mieux en place et plus dangereux qu’il allait se faire surprendre. Idéalement servi en profondeur entre les lignes, Mesbah allait fixer et ajuster un Seyer impuissant et ouvrir le score pour l’AS Furiani-Agliani (78ème / 0-1). Colmar venait de rompre et passait à deux doigts de la correctionnelle, ceux de Seyer en l’occurrence, qui se déployait de tout son long sur une frappe qui prenait la direction du petit filet (83ème). Loin d’abdiquer, les hommes d’Arnaud Bey jetaient toutes leurs forces dans une bataille rendue compliquée par leur infériorité numérique mais n’arrivaient pas à se créer d’occasion franche malgré un nombre impressionnant de coup de pieds arrêtés, laissant les 3 points à des corses qui auront marqué sur leur unique occasion en seconde période.
Julien Conrad